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La Symphonie Fantastique


1972
Hector Berlioz
Opéra de Lyon sous la direction de Louis Erlo, mise en scène de Vittorio Biagi.

Extrait de la lettre publiée dans le programme de l'Opéra de Lyon,
saison 1972-1973.

J'ai un dada personnel sur la musique de Berlioz qui consiste en ceci : autrefois, sa musique me cassait les oreilles au point d'en être devenu l'objet de ma haine, pourquoi ? Aujourd'hui, je dirais que c'était parce que j'étais sur la même longueur d'onde, mais par orgueil ne pouvais supporter cette invasion de mon domaine (j'étais très jeune). J'ai dû donc regarder de plus près cet ensemble de structures sonores qui faisaient vibrer ma sensibilité avec pour résultat une compréhension en profondeur qui transforma ma haine en amour... Simple, n'est-ce pas ?

Je suis venu à Lyon pour rencontrer Vittorio Biagi, rencontre enrichissante où j'ai découvert le Ballet et ceux qui le font, car j'ignorais tout, ou presque, de cet art auparavant. Le personnage m'a plu assez pour que je me lance à fonds perdus dans le projet, et bien que nous ayons des points de vue différents sur les méthodes de créer de Berlioz et que, conscients de nos fonds culturels quelque peu différents, nous avons trouvé facilement d'abondants terrains d'entente, ce qui promettait dès le départ une collaboration riche et fertile.
Reparti à Londres, je me suis mis à la tâche de créer un lieu pour ce ballet, une lente élaboration d'abord sur tous les lieux scéniques possibles à l'intérieur de la gamme de ce que nous appelons « les espaces romantiques » – la spirale, le labyrinthe – et en écoutant la musique dans un état défoncé, le processus de nos pensées a tendu vers une unification des diverses structures sonores jusqu'à ce qu'un jour le déclic se fasse.

Bien que nous ne soyons pas les seuls à porter une pierre au monument Berlioz, notre hommage, j'en suis convaincu, ferait foutrement plaisir à ce grand homme.
De toute façon, il nous a beaucoup aidés.

Jim Leon, 2 octobre 1972.