James Patrick Leon dit Jim Leon

Dans mon cas, le processus de l'élaboration de chaque tableau est long et ardu, même si l'exécution donne l'impression d'avoir été rapide. Pour chaque heure de travail effective sur la feuille ou la toile, il y a des dizaines, parfois des centaines d'heures de réflexions, de recherches et presque toujours de torture mentale.

« Tu engendreras dans la douleur » vaut aussi bien aux artistes, de quelque discipline que ce soit, qu'à Eve.
Dans le détail, quand on travaille sur une aquarelle ou un dessin, on est assis, les yeux à quarante centimètres de la feuille, le matériel à portée de main, l'activité se trouve dans la poignée et la danse est plus mentale que physique.
Par contre la danse, tout aussi mentale, devant une toile s'exprime par l'utilisation de tout le corps.
Pour moi, l'essentiel est qu'il faut que « ça » danse, que je sois entraîné dans l'esprit et dans le corps.

Lorsque, à cause de difficultés dans la vie privée, je n'ai pas envie de faire des pirouettes de clown devant une vierge de feuille ou de toile blanche comme neige, je pose les pinceaux que j'échange pour la vie contemplative, en silence ou dans un bar (ce comportement m'a valu une réputation de fainéant, ce que je ne répudie pas et dont je me fiche – n'ayant à me justifier que devant Dieu).

Dans chacune des œuvres, j'essaie de présenter une idée nouvelle et la plupart sont des hommages à mes héros et mes bien-aimés, les mystiques et les passionnés, souvent qui ont subi la bêtise du monde, aux femmes que j'ai aimées et surtout, à Dieu.